- CAMBRIDGE (ÉQUATION DE)
- CAMBRIDGE (ÉQUATION DE)CAMBRIDGE ÉQUATION DEExpression mathématique de la théorie quantitative de la monnaie, l’équation de Cambridge dite encore formule des échanges de Cambridge, a été formulée par J. M. Keynes.Elle se présente sous la forme N = P(K + rK ), dans laquelle N est le volume global de monnaie (monnaies légale et scripturale) fourni à l’économie, P le niveau des prix des biens à la consommation (indice du coût de la vie ou indice de dépenses de consommation des ménages suivant un budget type); K représente la demande de monnaie légale, exprimée en unités de consommation: il s’agit donc du nombre d’échantillons composant l’indice ou de budgets type demandés à un moment donné à l’aide de la monnaie légale; K , calculé de façon similaire, concerne les achats effectués en monnaie scripturale; enfin r est le ratio de réserve des banques de dépôts.Ainsi présentée, l’équation de Cambridge signifie que le volume de monnaie peut être évalué en termes de possibilités d’achat d’unités de consommation, compte tenu du prix de celles-ci et de la structure, d’une part, des moyens de paiement des particuliers (en monnaies légale et scripturale) et, d’autre part, du bilan des banques (entre les dépôts et les réserves). Le niveau des prix à la consommation n’apparaît dès lors que comme la résultante de ces facteurs. Mais, bien que Keynes reconnaisse dès 1923 que des variations de prix peuvent provoquer des variations dans le niveau de production et donc dans le niveau de l’emploi, son analyse n’est valable que si la production est en fait considérée comme constante; l’analyse, de portée limitée, a l’avantage de mettre en lumière l’influence de la politique de liquidité des banques.Ce n’est qu’avec la Théorie générale que Keynes dynamisera son analyse en l’intégrant à une approche de la variabilité du niveau du revenu global et de l’emploi; le niveau général des prix est alors déterminé par le rapport entre les dépenses en monnaie et le volume des biens et services disponibles. La valeur causale donnée à la masse monétaire est modérée, puisqu’une création monétaire peut donner lieu à un accroissement de la production par le jeu du multiplicateur.
Encyclopédie Universelle. 2012.